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Mercredi 20 mars, direction le Zénith Paris – La Villette pour le concert de Jain. C’était pour moi la deuxième fois que j’assistais à un show dans cette salle, après celui d’Ellie Goulding en février 2016. J’en avais un bon souvenir et je dois dire que mon avis n’a pas changé, le Zénith est plutôt agréable avec une bonne visibilité (même si j’admets n’avoir jamais testé les places complètement sur les côtés). A 20h pétantes, la première partie commence : Barry Moore. Je ne serais pas en mesure de vous en dire grand chose, parce que je suis arrivée à ma place pendant son set et je n’ai entendu que deux chansons et demie, dont une reprise d’Eminem. Mais Internet est mon ami et je comprends le pourquoi du choix de cet artiste pour faire patienter le public : tout comme Jain, il est le protégé de Yodelice. De ce que j’ai pu en entendre, ce qu’il propose semble assez sympa, mais peut-être pas dans un style que j’écouterais en boucle.
Après une petite pause, il est 20h50 quand Jain débute sa performance. J’avais parié que le premier titre interprété serait « On My Way », eh bien perdu, ce sera « Abu Dhabi ». Et alors que le morceau commence, on découvre que l’artiste est seule sur scène : pas de musiciens, de danseurs ou de choristes pour l’accompagner. C’est micro en main et avec sa boîte à rythmes que la chanteuse nous embarque dans son univers. Elle se sert de sa console pour enregistrer des boucles, lui permettant ainsi, sur les pistes qui s’y prêtent, de faire plusieurs voix en simultané. Pour ce qui est de la mise en scène, on reste sur du minimaliste, avec simplement deux arches rectangulaires qui se croisent au-dessus de la boîte à rythmes, et un écran géant dans le fond. Pour chaque chanson, les images d’ambiance projetées sur ces éléments sont différentes, ce qui permet de donner un tableau unique à chaque fois. Les lumières ne sont pas en reste non plus et mettent en valeur les morceaux, pour certains on se serait carrément cru en boîte de nuit. Quelques exemples de visuels qui m’ont marquée : « Abu Dhabi » et son décor arabisant, « Dynabeat » avec le titre écrit en néon géant, « Makeba » illustré par un portrait très coloré de Miriam Makeba, « Feel It » qui nous fait explorer des ruines antiques dans une ambiance spatiale, ou encore « Flash (Pointe-Noire) » qui propulse le spectateur dans une ville africaine en plein jour, puis au coeur de la nuit.
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Raconté comme cela, le concert peut paraître statique. Pourtant, il n’en est rien. Car ce n’est pas parce qu’elle est en solo que Jain ne se démène pas pour occuper tout l’espace, de façon plus ou moins réussie. Elle ne passe pas tout son temps derrière sa machine, au contraire. Elle ne cesse de venir sur le devant de la scène et à l’arpenter de gauche à droite. Mais pour être honnête, elle gesticule plus qu’elle ne danse. On va dire qu’elle a son propre style, quoi. Elle essaie aussi de mettre l’ambiance, mais de façon très basique, à coups de « levez les mains », « sautez plus haut » ou de « je veux voir les gradins debout ». Néanmoins, je salue le fait qu’à plusieurs reprises, elle s’évertue à faire participer le public : sur « Makeba », elle lance une battle entre la moitié gauche et la moitié droite de la salle (quelle partie fera le « Ooohe » le plus bruyant ?), et sur « Come », elle va carrément jusqu’à descendre dans le premier rang de la fosse pour enregistrer une boucle avec les voix des spectateurs. C’était d’ailleurs un moment hilarant, même si ce n’est pas gentil de se moquer, mais entre celui qui crie plus qu’il ne chante et celle qui est à contretemps, le résultat était vraiment à mourir de rire. Jain s’adresse au public à plusieurs reprises, mais sans que cela ne s’éternise en un long discours, ce que j’ai apprécié.
Niveau setlist, la part belle est faite à l’album « Souldier », comme on pouvait s’y attendre. La totalité des titres de cet opus ont été interprétés, y compris « Inspecta », ce qui a été pour moi l’occasion d’un moment de folie, en mode « je me prends trop pour une rappeuse ». On a également eu droit à quatre titres de l’ère « Zanaka » (les trois singles + « Heads Up ») ainsi qu’à deux inédits. Je dois dire que je ne suis pas coutumière de cela, je ne crois pas qu’il y en ait eu dans les concerts auxquels j’ai assistés auparavant. Je ne connais pas les titres de ces nouvelles chansons, mais la première parlait de zombies et a d’ailleurs été l’occasion, encore une fois, de bien rigoler car Jain bougeait comme ladite créature (elle a ensuite confié qu’elle adorait se défouler comme ça), et la seconde avait pour thème Paris. Deux morceaux ont été joués en version guitare acoustique, à savoir le magnifique « Dream », et l’éponyme « Souldier » en guise de début de rappel. Cela ne représente donc que seize titres, ce que j’ai trouvé un peu dommage car il y a deux ou trois pistes de « Zanaka » que j’aurais beaucoup aimé découvrir en live. Néanmoins, certaines chansons ont été présentées dans une version longue, ce qui a permis de faire durer le plaisir, par exemple sur « Star » que j’adorais déjà de base. Pendant la totalité du show, Jain n’a porté qu’une seule et même tenue, son superbe bleu de travail qu’on peut voir dans les clip de « Alright » et de « Oh Man » ou sur la pochette de son album.
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Voilà, en conclusion, j’ai beaucoup apprécié ce concert, probablement le plus drôle que j’ai pu faire, même si l’absence de temps mort ou d’interlude, et le fait qu’il n’y ait eu « que » seize morceaux interprétés m’ont laissé l’impression d’un show très (trop) court. Alors qu’en vérité, il a dû durer environ une heure et demie, ce qui reste correct, même si pas mal d’artistes proposent davantage. Mais il faut comparer ce qui est comparable : à force d’assister aux spectacles des grands noms de la pop américaine, mes repères et ce que je considère comme « standard » sont forcément biaisés. L’important, c’est surtout de passer un bon moment, et cela a été le cas. De plus, j’ai toujours la crainte d’être déçue par la performance vocale du chanteur ou de la chanteuse, et à ce niveau-là aussi, j’ai été satisfaite par la prestation de Jain. Juste après les deux dates parisiennes, il a été annoncé que l’artiste ferait Bercy en avril 2020, je serais curieuse de voir si des éléments scéniques vont être ajoutés au show, parce qu’être toute seule sur scène dans une salle trois fois plus grande que le Zénith, ça risque de faire vraiment vide… En tout cas, Jain restera pour moi une belle découverte de ce début 2019 (oui je sais, j’ai presque 4 ans de retard, mais mieux vaut tard que jamais…)
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