4 mai 2020, puis 8 février 2021, puis 30 septembre 2021, et finalement 15 mai 2022 : oui, il a fallu faire preuve de patience pour réussir à voir Dua Lipa présenter sur scène son « Future Nostalgia Tour ». Personnellement, je ne vais pas me plaindre de ces reports car si le concert avait pu avoir lieu à la date initialement prévue, je serais probablement passée à côté, car j’ai commencé à m’intéresser à la chanteuse fin mars – début avril 2020. Je me serais néanmoins peut-être décidée au dernier moment, qui sait ? Quoi qu’il en soit, ce décalage de deux ans ne lui a à mon sens pas été néfaste, bien au contraire, car cela a permis à l’artiste de remplir complètement Bercy et de créer une attente et une ferveur incroyables de la part du public. Et pour cause : pendant ce laps de temps, Dua Lipa est passée du statut d’étoile montante de la pop à celui de popstar internationale qu’on entend partout. Elle a su tirer profit de ces deux années pour exploiter intelligemment et durablement son second album, dont tous les singles sont devenus des tubes en puissance, et les fans ont également eu droit à une réédition, des collaborations avec d’autres artistes, une version club de l’opus, des clips alternatifs pour certains titres… Rien de plus normal donc que sa venue à Paris (ou n’importe où d’ailleurs) ait été attendue comme celle du Messie.
La première partie du show a été assurée par sa jeune compatriote Griff, dont la discographie m’est totalement inconnue. C’était plutôt sympa dans le sens où c’était de la pop, mais j’ai trouvé que le son n’était pas super et surtout, comme tout le monde dans la salle, la seule chose que j’attendais avec excitation, c’était le moment où le plat de résistance allait arriver. J’ai vraiment apprécié la ponctualité de l’artiste, à deux minutes près le show a commencé à l’heure. J’ai aimé le fait qu’on ait droit à une sorte de générique d’intro nous présentant les différents danseurs et danseuses qui accompagnent Dua sur scène. Le concert débute sur les chapeaux de roues avec LE hit ultime, « Physical ». Je dois avouer que ce choix de mettre en premier ce tube de la vie continue de me laisser perplexe, j’aurais imaginé une ouverture sur « Future Nostalgia » et gardé « Physical » pour le final ou le rappel, eh bien la demoiselle a fait pile l’inverse. Quoi qu’il en soit, ce titre a été le coup d’envoi d’un spectacle d’environ 1h20 pendant lequel personne ne s’est ennuyé.
Dua Lipa et Angèle interprètent « Fever »
LA question que tout le monde se posait, c’était de savoir si oui ou non, Angèle serait de la partie pour partager avec Dua leur duo « Fever ». La chanteuse belge avait déjà fait cette surprise à New York, et assurait même la première partie de son amie aux dates londoniennes, mais à l’inverse était absente lors des deux concerts à Anvers. La présence de son frère Roméo Elvis dans le public a donné de l’espoir aux spectateurs (enfin à ceux qui savaient qu’il était là). Et effectivement, la jolie blonde a bel et bien pointé le bout de son nez pour deux minutes de pure hystérie dans la salle, je ne savais pas qu’elle était à ce point appréciée. Dans l’ensemble, le show a tenu toutes ses promesses, avec tout d’abord des tubes à la pelle. J’ai été très satisfaite de la setlist, car toutes les chansons de la version standard de « Future Nostalgia » ont été interprétées, là où uniquement deux titres du premier opus ont été chantés (et un utilisé comme interlude). Ce n’est pas que je déteste « Dua Lipa », mais les quelques fois où j’ai essayé d’écouter cet album, j’ai rapidement eu envie de passer à autre chose, je n’ai jamais accroché à son style qui est au final pas mal différent de ce que la chanteuse a fait par la suite. « Club Future Nostalgia » et certaines collaborations avec d’autres artistes étaient également de la partie (« One Kiss », « Electricity », ou encore « Cold Heart » avec Elton John sur écran géant), j’ai adoré le fait de commencer « Boys Will Be Boys » façon album et de la terminer façon remix.
Dua Lipa dans le Levitator, chantant « Levitating »
Ensuite, niveau mise en scène, j’ai apprécié les efforts fournis par Dua et ses équipes, car même s’il n’y avait rien de follement original, tout a été fait pour que chaque morceau ait droit à son petit truc rien qu’à lui, dont certains ont d’ailleurs été repris des clips ou du concert online « Studio 2054 » : ambiance salle de gym rétro pour « Physical », homard XXL sur « We’re Good », drapeau LGBT pendant « Cold Heart », parapluies transparents pour « New Rules »… J’ai été impressionnée par le chemin parcouru par la star en relativement peu de temps en termes de charisme et de présence sur scène. Sans être une grande danseuse, on voit qu’elle a beaucoup travaillé pour fournir une prestation de qualité et ne pas faire tache à côté de ses danseurs. Cela a d’ailleurs eu pour conséquence de donner au spectacle un aspect assez millimétré, on sentait que les choses étaient calées à la seconde près, ce qui n’est pas nécessairement une mauvaise chose mais laissait peu de place à la spontanéité. Vous l’aurez compris, j’ai adoré ce concert qui a répondu à toutes mes attentes, et pour moi (comme pour je pense beaucoup de fans), c’était génial de pouvoir enfin voir et écouter en live les chansons qui m’ont accompagnée au cours de ces deux dernières années et plus particulièrement pendant le(s) confinement(s). Une superbe façon de conclure cette ère épique baptisée « Future Nostalgia » ♥