Quelle joie et quel bonheur de revoir Lady Gaga en concert, huit ans après l’ « ArtRave » de 2014 ! Il en aura fallu de la patience aux Little Monsters parisiens, entre le Joanne World Tour qui a été reporté puis annulé en 2017-2018, et ce fameux Chromatica Ball qui était initialement prévu pour l’été 2020, puis décalé d’un an avant d’être à nouveau reporté à l’été suivant, cela ressemblait vraiment à une histoire sans fin. Je ne sais pas s’il faudra attendre encore autant de temps pour avoir l’opportunité d’accueillir à nouveau la star sur scène à Paris, pour ma part j’espère que non, mais une chose est sûre, je serai au rendez-vous. Alors vous allez me dire que ce n’est pas une surprise puisque Gaga est mon artiste préférée (d’ailleurs au passage, remarquez que sur l’affiche, le « Lady » a carrément sauté). Mais franchement, ça va au-delà du fait qu’elle soit number one dans mon coeur. Cette femme est juste incroyable et tellement talentueuse, avec elle on n’est jamais déçu, on peut prendre ses places de concert les yeux fermés et avoir l’assurance d’assister à un show magistral. Le Stade de France était la troisième date de cette courte tournée de vingt dates, ce qui a a priori permis à la chanteuse de faire quelques ajouts dans la setlist et aussi d’être moins stressée que lors de la première à Düsseldorf. Le stade était plein à craquer et avec ses 76 000 spectateurs, il s’agit du concert avec la plus grosse affluence de sa carrière, ni plus ni moins. Je suis trop contente et fière d’en avoir fait partie ! Ce qui est assez intéressant, c’est le fait de constater à quel point Lady Gaga a réussi à élargir son public au fil des années. Il y avait à la fois des fans de la première heure qui étaient là pour ses immenses tubes « Poker Face » et « Bad Romance », des gens qui ont adoré sa performance dans le film « A Star Is Born » et voulaient la voir chanter « Shallow », des fidèles qui la suivent et la soutiennent depuis toujours et avaient hâte d’entendre pour la première fois en live les titres issus de « Chromatica », et des personnes tout simplement venues parce qu’elles savent qu’avec Gaga, on est sûr d’en prendre plein les yeux et les oreilles. En gros, elle met tout le monde d’accord. Assez étonnamment, il n’y a pas eu de première partie, je n’avais encore jamais assisté à un concert où seule l’artiste principale performe. Comme nous sommes en été, et même en commençant avec un bon quart d’heure de retard vers 21h15, le show a débuté avant la tombée de la nuit. L’une des principales critiques négatives (quoique je devrais probablement dire la seule) qui a été faite à l’encontre du « Chromatica Ball » concerne la scène, qui n’est pas ouverte sur les côtés et offre donc une visibilité réduite à une partie non négligeable du public, même à celui qui a acheté des places en carré or à 178,60 € l’unité. C’est vrai que c’est assez dommage et plutôt difficile à comprendre, mais heureusement cela ne concerne que les trois voire quatre premières chansons, pendant lesquelles Gaga n’est pas sur le devant de la scène et où les fans concernés ont dû se contenter des écrans géants pour voir la Mother Monster. Parlons maintenant de la setlist. Comme j’ai réussi à ne pas me faire spoiler avant le jour J, j’ai eu la grande surprise d’entendre résonner « Bad Romance » en guise d’ouverture, suivi de « Just Dance » et « Poker Face ». J’en étais à me demander si c’était bien au « Chromatica Ball » que j’étais et pas au « Fame Ball » ou au « Monster Ball » (auxquels j’aurais adoré assister, soit dit en passant).
♫ Battle for your life, Babylon ♫
Mais heureusement, la chanteuse a tenu ses promesses en interprétant la quasi totalité de son dernier album pop, à l’exception de « Sine From Above » et « Plastic Doll ». Par contre, elle a complètement occulté les opus « Artpop », « Joanne » et ses collaborations jazz avec Tony Bennett. Après l’intro faisant la part belle à ses tubes des débuts, Lady Gaga propose un spectacle en quatre actes, suivis d’un final et d’un encore, pour un total de deux heures de show. Comme toujours avec l’artiste, un de ces actes a lieu au piano, ce qui lui permet à la fois de souffler, de communier avec le public et de s’éclater avec son instrument préféré tout en continuant d’éblouir l’audience avec son talent incontestable. Je me souviens que lors de l’ « ArtRave », ce moment m’avait paru long et cassait l’ambiance, parce que Gaga l’avait agrémenté de la lecture d’une lettre de fan qui semblait ne jamais vouloir finir. Rien de tout cela cette fois-ci, et j’ai vraiment beaucoup apprécié le choix de faire « Born This Way » et « Fun Tonight » moitié version acoustique, moitié version studio. J’ai été étonnée de la présence des morceaux « Monster » et « LoveGame », et un peu déçue de ne pas avoir droit à « 911 » en entier. Le rappel sur « Hold My Hand », issu de la bande originale de « Top Gun : Maverick », était tout simplement génial, même si de base je ne suis pas friande du style ballade pop-rock épique, c’est un style dans lequel Gaga excelle. Les vidéos qui servent d’interludes entre les différentes parties du concert étaient aussi intrigantes qu’esthétiques, comme on pouvait s’y attendre de la part de la chanteuse. Un autre point sur lequel elle n’a pas déçu, c’est bien sûr les costumes. Je dois admettre que je faisais partie des personnes qui pensaient naïvement que les tenues seraient fluos et très colorées, à l’image de celles du clip de « Stupid Love ». Il faut dire que l’affiche officielle de la tournée va elle-même dans ce sens, avec sa police verte et son fond rose flash. Au final, on était plus sur du gris, du noir, du rouge, du mauve et du doré. Niveau mise en scène, j’ai déjà vu plus recherché, que ce soit chez d’autres ou chez Gaga, mais avec le recul je me rends compte que de toute façon, elle arrive parfaitement à tenir les spectateurs en haleine par sa seule présence et son charisme. Et puis on a quand même eu régulièrement des jets de flammes, comme s’il ne faisait pas suffisamment chaud de base ! Pour ce qui est de la danse, je reconnais que la chanteuse m’a un peu fait peur pendant les vingt premières minutes car elle était très statique, tantôt enfermée dans une sorte de sarcophage lors de l’intro, tantôt comme clouée à une planche pour « Alice ». Cela m’a donné l’impression qu’elle limitait le plus possible ses mouvements, peut-être à cause de sa fibromyalgie ? Heureusement, elle s’est bien rattrapée par la suite en enchaînant les chorégraphies, notamment sur « Replay » ou « Telephone ». Gaga s’est fendue de plusieurs phrases en français comme « Bonsoir, mes amis. Ça va, Paris ? » ou « Chantez avec moi ! », pour le plus grand plaisir de la foule en délire qui l’a acclamée tout le long de la soirée. J’ai trouvé trop mignon le fait qu’elle revienne sur scène après le rappel juste pour saluer une dernière fois son public. Même si ça demande une certaine logistique et un budget conséquent, je crois que je comprends les stans qui font plusieurs dates de la tournée, c’était un moment tellement magique qui est passé si vite ! En 2023, on fêtera les quinze années de carrière de Lady Gaga, j’ai si hâte de découvrir ce qu’elle nous réserve pour les quinze prochaines ! ♥
La partie au piano, avec notamment « Shallow », « Always Remember Us This Way » et « 1000 Doves »