Résumé :
Tokyo, dans le milieu des années 1990. Hiromi est une lycéenne de 16 ans et comme plusieurs de ses amies, elle accepte contre de l’argent des rendez-vous avec des inconnus, arrangés par messageries téléphoniques interposées, afin d’avoir de quoi s’acheter des vêtements et accessoires de grandes marques. Et ce, même si elle ne sait pas à l’avance sur qui elle va tomber, ni ce qui pourrait lui arriver.
Mon avis :
J’ai trouvé le sujet de ce roman intéressant, bien que dérangeant. En lisant la quatrième de couverture, j’étais curieuse de savoir si le récit donnait des explications valables sur les raisons qui peuvent pousser des jeunes filles à se prostituer pour des fringues ou des sacs griffés. Mais à vrai dire, j’ai été un peu déçue de voir qu’il n’y en avait pas réellement, si ce n’est que pendant la quasi totalité de l’histoire, l’héroïne n’a pas l’impression de faire quelque chose de mal. Pour ses copines et elle, c’est même quelque chose de banal et le passage obligé pour obtenir ce qu’elles veulent. Quant aux hommes qui laissent des petites annonces sur messagerie téléphonique, ils ne sont absolument pas gênés de dire qu’ils ont 30 ou 40 ans et qu’ils cherchent des lycéennes voire des collégiennes, en indiquant clairement combien ils sont prêts à payer. Le truc, c’est que j’ai eu un peu de mal à compatir aux mésaventures de Hiromi (même si ça aurait pu être pire) parce que dans un sens, elle se met toute seule dans le pétrin pour un prétexte hyper futile. Au fil de la lecture, on assiste à trois rendez-vous différents, et chacun est perturbant à sa manière. Je ne sais pas si ça vient d’un fossé entre la culture occidentale et celle du Japon, mais ce bouquin donne l’impression que l’activité de ces jeunes filles est à la fois très répandue, connue de toute la société et largement tolérée. Je ne dis pas que cette pratique n’existe pas en France ou ailleurs, mais la façon dont cela se déroule dans « Love & Pop » laisse penser que c’est moins tabou au pays du Soleil-Levant que ça peut l’être chez nous. Autant vous dire que le mot que j’utiliserais pour décrire ce livre serait « choquant ». Par contre, il y a un aspect de ce roman que j’ai vraiment eu beaucoup de mal à appréhender, c’est le style d’écriture. A de nombreuses reprises, on a droit sur plusieurs pages d’affilée à, au choix : une retranscription de ce qui passe à la radio ou à la télé, la liste des films disponibles au vidéo club avec certains titres mentionnés plus d’une vingtaine de fois, les paroles échangées entre les serveurs d’un café et leurs clients… En bref des passages aussi longs qu’inutiles, qui sont censés plonger le lecteur dans l’environnement dans lequel évolue Hiromi, mais qui auraient pu le faire de manière plus succincte. J’ai malgré tout lu cette historie rapidement, j’en garderai un souvenir glaçant, même si niveau violence et obscénité, il y a pire, mais c’est davantage ce qui est suggéré sans être forcément décrit dans les moindres détails qui est flippant.
Note : ♥